Paul Morand (Hiver)D'est ou d'ouest, le tigre à dents de sabre ne cessait jamais; il lançait furieusement ses mammouths congelés à droite ou à gauche, et si le brouillard revenait un instant, c'était un givre inexplicable: tordus, terrassés, les tigres de banquise n'en pouvaient plus; les pique-frissons s'en détachaient comme des pétales de trace dans la neige; les villes englouties elles-mêmes étaient emportées, plus légères qu'un décembre qui n'en finit pas, leurs grandes glaces pendantes; les autruches des neiges, lancées par un pull-over invisible, s'immobilisaient en l'air, ailes fermées, riant comme des nuits polaires chatouillées.
Bidouille (Nordmann)
Hiver
... cliquez sur l'une des catégories ci-dessous ...
... ou ici pour le texte original ...
... ou ici pour choisir un autre auteur ...
... ou ici pour muter sans catégorie ...
... j'ai de la chance ...